Lesparoles des chansons sont sous-titrées sous la forme « karaoké ». Chantant seuls ou en groupe, ils revisitent ces standards enfantins avec fraîcheur et spontanéité. Chantant seuls ou en groupe, ils revisitent ces standards enfantins avec fraîcheur et spontanéité. Ala recherche de partition piano un oranger sur le sol irlandais ? Garance a mis en ligne le 11/2017 des ressources sur le thème partition piano un oranger sur le sol irlandais pour vous aider dans vos recherches. Accéder à la source ici la partition ballade irlandaise. ballade irlandaise partition gratuite. téléchargez la partition Lire la suite » Jaiperdu le do de ma clarinette jai perdu le do de ma clarinette ah si papa savait ça, tralala ah si papa savait ça, tralala il dirait ohé, il chanterait ohé tu connais pas la cadence tu sais pas comment ça se danse tu sais pas danser au pas cadencé (la chanson continue ensuite avec les autres notes do, ré, mi, fa. Comptine pour les enfants de 7 ans. Jai perdu le do de ma cash. Résumés Le chant militaire reste un domaine complètement inexploré de l’histoire militaire française. Il est pourtant une source de renseignements de premier ordre sur le soldat, de son attitude face à la société, à la guerre, à la mort… Malgré l’importance de son rôle dans la formation des personnels et l’entretien de la cohésion, le chant militaire se transmet toujours exclusivement par tradition orale, pratique hors du cadre réglementaire. Si chaque époque a ses chants spécifiques, certains morceaux se maintiennent à travers les siècles, apportant poésie et musique dans un milieu qui laisse peu de place à la fantaisie. On trouve généralement deux grands types de chants militaires, les chants destinés à la distraction des fatigues de la marche ou au bivouac ; ceux exprimant une idéologie militaire et chargés de contribuer à la cohésion des unités. Si le répertoire reste mal connu, son rôle et son influence sont aussi sous-estimées. Par exemple, ces dernières décennies, le chant militaire a acquis un rôle protoclaire qu’il n’avait jamais eu auparavant. Il peut ainsi suppléer à la disparition des musiques régimentaires et maintenir le décorum indispensable aux cérémonies militaires. Mais les répertoires se nourrissent d’influences qui se jouent des modes et des frontières. À cet égard, la confrontation des répertoires militaires des ramées qui se sont combattues ou ont été alliées ouvre des perspectives de recherches historiques et musicologiques novatrices. The French military song, a living heritage. The military song remains a completely unexplored part of French military history. It is, however, a really key source of information about troops, about the attitude of a soldier towards society, towards war, and about death… Despite the importance of its role in the training of manpower and the maintenance of troop cohesion, the military song is always handed down exclusively via oral traditions, a practice outside the framework of military regulation. If every era has songs specific to it, certain parts nevertheless persist across the centuries, bringing poetry and music into a milieu that leaves little room for fantasy. Generally two main types of military song can be found those intended to distract troops form the fatigue of marches and setting up camp; and those expressing a military ideology and intended to contribute to unit cohesion. If the song repertoire remains little known, its role and influence are also under-estimated. For example, in the last few decades military song has acquired a role in protocol that it never possessed previously. It can thus replace the regimental bands that are disappearing, and maintain the decorum that is indispensable at military ceremonies. But the repertoires feed on influences that stem from an interplay of fashion and frontiers. In this respect, comparison of the musical repertoires of armies that have fought each other, or been allies, offers the prospect of opening innovative perspectives for historical and musicological de page Texte intégral 1Le chant militaire français est resté en dehors de toutes les campagnes de collecte du chant populaire engagées depuis le milieu du xixe siècle. Ces campagnes avaient été lancées pour sauvegarder ce patrimoine en voie de disparition devant les grandes mutations de la société française qu’ont été l’exode rural et l’industrialisation. Le chant militaire ne constituant pas un répertoire en danger, nul ne s’était inquiété d’en dresser un inventaire. L’intérêt aurait pu être relancé dans la première moitié du xxe siècle qui a vu les instruments de reproduction du son faire disparaître complètement la chanson populaire. En fait, le répertoire militaire a continué de s’élargir de manière autonome à cause du rôle indispensable qu’il joue auprès du soldat. 2Pour assurer la sécurité du pays, l’armée doit préparer les soldats à affronter la peur et la mort. Le chant a développé un univers de poésie et de musique qui permet de surmonter ces épreuves particulières. Mais il pose le problème de sa délimitation. Il apparaît en effet à son étude que ce répertoire est en constante mutation, au gré de goûts et de critères qui lui sont propres, et sans être vraiment coupé des modes musicales de son temps. On constate qu’il fait des emprunts fréquents à la chanson populaire, mais aussi à des mélodies étrangères. Répertoire de métier et répertoire populaire, ces chants se sont toujours transmis par tradition orale. Les recueils ne servent que d’aide-mémoire puisqu’ils ne sont qu’exceptionnellement publiés avec les partitions. L’absence de collectes et d’enquêtes musicologiques pose le problème des sources et de la fiabilité de l’image qu’elles donnent du répertoire d’une époque déterminée. De plus, non seulement ce dernier évolue dans sa thématique et ses mélodies, mais le rôle du chant lui-même au sein de l’institution militaire peut changer comme c’est le cas actuellement. Son histoire et son évolution est liée à la fonction particulière du soldat qui est appelé à donner la mort et risque de la recevoir. L’émotion intense née de la confrontation avec la mort, ainsi que la fraternité des soldats dans les épreuves, créent cette alchimie qui permet le développement d’un répertoire de chants puisant ses racines dans la nuit des temps historiques. Définition du répertoire 3Avant d’entreprendre un inventaire du répertoire militaire, il faut définir le domaine d’investigation en répondant à la question qu’est-ce qu’un chant militaire ? 4Si l’on peut assez facilement cerner la liste des chants actuellement en usage, cela devient beaucoup plus difficile dès que l’on remonte dans le temps. 1 Trois jeunes tambours s’en revenaient de guerre,Et ri et r’lan, ranpataplan,S’en revenaient de guer ... 2 Malbrough s’en va t’en guerre,Mironton, mironton, mirontaine,Malbrough s’en va t’en guerre,Ne sait ... 3 Je suis t’un pauvre conscritDe l’an mille huit cent dix Faut quitter le LanguedoAvec le sac sur le ... 4 Quand un soldat s’en va-t-en guerre il aDans sa musette un bâton de maréchal ;Quand un soldat revie ... 5 Non rien de rien,Non je ne regrette rienNi le mal qu’on m’a fait,Ni la prise du corps d’armée d’Alg ... 6 J’ai rencontré ce matin devant la haie de mon champUne troupe de marins, d’ouvriers, de paysans Où ... 7 J’ons vu le poème fringantFait par ce maître VoltaireQuoiqu’il ait de l’esprit tantEst-ce que nous ... 8 Dans les gardes-françaisesJ’avais un amoureux,Fringant, chaud comme braise,Jeune, beau, ... 9 Au trente-et-un du mois d’aoûtNous vîmes venir sous l’vent à nousUne frégate d’AngleterreQui fendai ... 10 À Brest la jolie, à Brest la jolie,Nous nous sommes, la lon lon la,Nous nous sommes embarqués… 11 Le corsaire Le Grand CoureurEst un navire de malheur,Quand il se met en croisièrePour aller chasser ... 12 Je vais vous raconterUne bien belle histoireCette histoire authentiqueEst celle du BordaCe navire a ... 13 Puisqu’il faut mourirAvant que j’exhaleMon ultime râleVenez tous m’ouïrQuoi que rien n’y vailleJe v ... 14 J’ai reçu ta lettre cousinCelle où tu me dis ton chagrinD’être si loin de ta pour que tu ... 15 Vexílla Regis pródeunt ;Fúlget Crucis mystérium,Quo carne carnis cónditorSuspésus est patíbulo. 5Car il existe des chants spécifiquement militaires, pendant que d’autres sont empruntés à différents répertoires chanson contemporaine, scout, chant grivois, etc.. Trois jeunes tambours 1 qui figure maintenant dans les chants enfantins a d’abord été un véritable chant militaire, tout comme Malbrough s’en va-t-en guerre 2. Comment classer la quantité de chansons à thèmes militaires que l’on retrouve en abondance dans les chansonniers des provinces ? Le cas des chants de conscrits est à cet égard significatif car ce sont d’authentiques chants populaires mais manifestement ils débordent sur le répertoire militaire comme l’atteste le plus célèbre d’entre eux Le conscrit du Languedo 3. Rentrer dans le détail des répertoires ne simplifie pas la question, car on sait que les légionnaires ont des chants différents de ceux des troupes de marine ou de la cavalerie, de plus, certaines unités peuvent avoir créé ou emprunté des chants pour leur usage propre. Il n’est pas anecdotique d’apprendre par exemple que le chant des lieutenants du 1er bataillon étranger de parachutistes BEP à la fin de la guerre d’Indochine était Quand un soldat 4, composé par Francis Lemarque et créé par Yves Montand en 1953. Dans un esprit différent, le 1er régiment étranger de parachutistes REP reprendra la chanson popularisée par Édith Piaf à la fin de la guerre d’Algérie, Je ne regrette rien 5. Plus récemment, on pourrait citer le cas de La blanche hermine 6 de Gilles Servat, cette chanson d’auteur est maintenant adoptée par les soldats. Ils ne font que poursuivre une longue tradition d’emprunt aux chansonniers. Au xviiie siècle, il s’agit par exemple de La bataille de Fontenoy 7 dont les paroles sont écrites sur le timbre en vogue à l’époque de Catiau dans son galetas ou encore Dans les Gardes françaises 8 du chansonnier Jean-Joseph Vadé. De plus, il ne faut pas limiter le répertoire aux chants des fantassins, même si ce sont les troupes les plus nombreuses, car les marins disposent aussi de leur propre répertoire. Depuis la disparition de la voile il a en grande partie disparu, néanmoins, il en subsiste quelques-uns qui sont d’authentiques chants de la Royale Au trente-et-un du mois d’août 9, À Brest la jolie 10, Le corsaire le Grand coureur 11, etc.. Les élèves de l’école navale ont leurs propres chants comme toutes les écoles d’officiers La légende du Borda 12, Le testament de la Bouline 13, La lettre d’Édith, 14etc.. Pour ne rien oublier, il faut citer aussi les cantiques religieux attestés par les chroniques dès le haut Moyen Âge que ce soit le Vexilla regis 15 composé en 569 ou plus tard le Veni creator Spiritus encore chanté par les routiers de Jeanne d’Arc allant délivrer Orléans. Ces quelques exemples permettent de saisir l’ampleur et d’avoir un aperçu de la richesse d’un répertoire bien vivant en constante mutation, mais qui ne se laisse pas enfermer dans un cadre définitif. Les sources du chant militaire 6L’approche la plus courante de ce répertoire se fait naturellement par le contact avec le milieu militaire. Généralement, c’est par la conscription que la majorité des Français ont appris quelques chants. Dès les classes, qui permettent de donner l’instruction de base aux nouvelles recrues, des chants sont enseignés. C’est-à-dire pendant les toutes premières semaines du service, preuve de l’importance qui est attribuée au chant dans la formation. 7Cette première approche manifeste que le chant est d’abord une tradition orale. Les chants appris ne seront donc pas les mêmes suivant les unités et les époques. Des différences considérables sont constatées qui montrent l’évolution du répertoire. Cette transmission orale reste la première source d’informations concernant celui-ci. Malgré la suppression de la conscription, elle conserve toute sa valeur, par les témoignages de ceux qui sont passés sous les drapeaux et par les personnels engagés qui maintiennent la pratique du chant. 8La deuxième source réside dans l’étude des recueils de chants militaires. Certains sont régimentaires, généralement élaborés dans les unités à usage exclusivement interne. Ils ne sont pas mis dans le commerce et ne font pas l’objet d’un Dépôt légal, comme c’est la règle pour toute publication, ou d’une conservation dans les archives militaires. Ce sont des documents consommables, il est donc difficile d’y avoir accès. 16 Réveillez-vous Picards, Picards et BourguignonsApprenez la manière d’avoir de bons bâtonsCar voici ... 17 Les chants de l’armée française, précédés d’un Essai historique sur les chants militaires des Franç ... 9D’autres, commercialisés, peuvent être retrouvés dans les bibliothèques. Réalisés le plus souvent par des militaires, ils présentent une sélection de chants qu’il faut replacer dans leur contexte. Ces ouvrages sont relativement peu nombreux. Le plus ancien chant de soldat imprimé avec sa musique se trouve dans les Cantilènes B de Petrucci, publiées à Venise en 1503 ; il s’agit de Réveillez-vous Picards 16. Il n’existe pas, à notre connaissance, de véritable recueil de chants de soldats antérieur à la Révolution. Néanmoins, on peut retrouver certains de ces chants dans les éditions de chansons populaires commercialisées par Ballard au xviiie siècle. La Révolution va intensément utiliser la chanson, mais la fièvre retombe dès l’Empire et il faut compulser les mémoires des soldats de la Grande Armée pour retrouver des allusions à leurs chants. Le seul travail important est réalisé par Georges Kastner en1855 avec son Essai historique sur les chants militaires des Français 17. Même s’il ne fournit pas les partitions, son ouvrage est la première sur le sujet. À la fin du xixe, nous disposons du livre du major Sarrepont, puis de celui de Joseph Vingtrinier en 1902. Botrel lance avant la Grande Guerre le périodique La bonne chanson du soldat, des recueils avec partitions sont commercialisés. En 1930, le capitaine Lehuraux publie ses chants et chansons de l’armée d’Afrique. En 1940, la France est traumatisée par la défaite, ses nouveaux gouvernants vont vouloir régénérer la jeunesse par le chant populaire. S’appuyant sur les travaux de Patrice Coirault et Joseph Canteloube, le secrétariat d État à la Guerre fait publier deux volumes de chants militaires avec leurs partitions harmonisées par les éditions Chiron en 1942 et 1943. De plus, de nombreux recueils sont diffusés dans les chantiers de jeunesse. L’impact de cette initiative n’a jamais été mesuré par les historiens de la chanson, mais il se fera sentir jusque dans le courant folk des années soixante-dix et encore de nos jours. Après la guerre, de nombreux chansonniers vont faire revivre les vieilles chansons populaires françaises ainsi redécouvertes, Les compagnons de la chanson, Jacques Douai, Colette Renard, Yves Montand, Les frères Jacques, Les quatre barbus. Plus tard, ce seront Serge Kerval, Lionel Rocheman qui seront suivis par Malicorne, Tri Yann, Alan Stivell et bien d’autres. Les chorales À Cœur joie » de César Geoffray qui ont essaimé dans toute l’Europe en sont les héritières. C’est l’ensemble de la chanson populaire et pas seulement le chant militaire qui est concerné. Cette politique se situait dans la ligne de l’enseignement de la chanson tel qu’il était pratiqué par les instituteurs des écoles de la fin du xixe siècle. Le clairon de Déroulède figurait alors sur les couvertures des cahiers scolaires et Maurice Bouchor revoyait les paroles des manuels de chansons destinés aux élèves. Les deux recueils de chants militaires publiés par Chiron seront réunis et complétés pour une nouvelle édition conçue par le capitaine Lamaze en 1961. 18 Histoire de la chanson populaire en France, Paris, 1889. 19 Les chansons de métiers, Librairie Charpentier et Fasquelle, 1910. 10Au xixe siècle, certains musicologues comme Julien Tiersot 18 évoquent le chant militaire dans leurs ouvrages, surtout d’un côté historique, en présentant les chants anciens. Les chapitres que Paul Olivier consacre aux chants des soldats dans Les chansons de métiers 19 constituent manifestement les résultats d’une authentique mais succincte collecte. Depuis, il semble qu’une espèce de prévention ou de manque de curiosité intellectuelle empêche les musicologues de se pencher sur le répertoire militaire. 11La seule véritable enquête sur les chants des soldats est réalisée par le chef de musique Léonce Chomel qui regroupera sa collecte dans trois importants volumes manuscrits déposés à la bibliothèque du musée de l’Armée en 1912. Ils fournissent un état du répertoire militaire à la veille de la Grande Guerre. Ce travail se rapproche plus de la troisième source dont nous disposons sur ce répertoire et qui réside dans les carnets manuscrits des soldats. Ils présentent un intérêt particulier car les chants consignés ont été sélectionnés par le rédacteur. En effet, chez les soldats, l’usage a longtemps été répandu au cours des siècles passés de recopier dans des cahiers les chansons qu’ils avaient l’occasion de chanter. Cet usage devait être forcément limité compte tenu du fait que la majorité des soldats sont illettrés jusqu’au xixe siècle. Néanmoins, le plus ancien recueil manuscrit de chansons de soldats remonte à la fin du xviiie siècle. Il s’agit du chansonnier Berssous, certainement rédigé par un soldat des gardes suisses. Les guerres révolutionnaires donnent les premiers mémoires d’officiers et il faut attendre la Première Guerre mondiale pour trouver ceux de simples soldats. À leur lecture, et quelle que soit l’époque, on constate une grande différence avec les chants des recueils imprimés. Car seuls 30 % des chants sont communs. Ce qui signifie que 70 % du répertoire des soldats ne figurent pas dans les recueils imprimés. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce constat, tout d’abord une sélection a été opérée lors de la réalisation d’un ouvrage imprimé. Les chansons trop banales et grivoises ont été éliminées, de même celles empruntées aux chansonniers à la mode. D’un autre côté, les rédacteurs de cahiers ont ajouté des chansons qui leur plaisaient sans qu’elles aient jamais été chantées dans le cadre militaire. Le disque et la radio vont supplanter la pratique traditionnelle de la chanson dans l’entre-deux-guerres. Auparavant, elle était un moyen de distraction populaire et l’usage de cahiers de chansons pour mémoriser les paroles était très répandu. 12Enfin, la quatrième source réside dans les enregistrements. Ils ne nous renseignent que sur le répertoire moderne puisqu’il est difficile de remonter au-delà de la Deuxième Guerre mondiale. Néanmoins les pressages disponibles sont très précieux pour apprécier l’évolution du répertoire en même temps que la façon d’interpréter les chants. Si les disquaires ne réservent plus aujourd’hui de bacs aux productions militaires, dans les années soixante, les éditions Decca diffusaient une collection de plus de quatre-vingts titres militaires. Président avait à son catalogue une douzaine de titres de chants parachutistes, on en trouvait aussi chez Philips, VégaouLumen, etc. D’autres éditeurs ont par la suite continué à commercialiser ce genre musical, notamment Janeret et la Serp. Actuellement, on trouve des titres chez Corélia et Oméga. Le croisement de ces sources documentaires permet de préciser l’étendue du répertoire sans pouvoir, sauf témoignage précis, obtenir de certitude quant aux morceaux effectivement chantés lors d’un événement déterminé. Les influences populaires 20 Après sept années de guerre,Sept années de bâtiment,Je reviens de Grande-Terre,Je reviens à Lorient ... 21 Là-haut sur la collineL’est un joli moulinLe meunier qui l’habiteEst un charmant blondin… 22 Les soldats sont là-bas endormis sur la plaine,Où le souffle du soir chante pour les bercer,La terr ... 23 Je suis l’chef d’une joyeuse famille,D’puis longtemps j’avais fait l’projetD’emmener ma femme, ma s ... 24 Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine,Et malgré vous nous resterons Français,Vous avez pu german ... 25 La voix du canon résonne,L’air, tout empoudré, frissonne ;Serrez vos rangs ! mes enfants !C’est le ... 26 La Noire est la fille du cantonQui se fout du qu’en dira-t-on,Nous nous foutons de ses vertus,Puisq ... 27 Rosalie, c’est ton histoireQue nous chantons à ta gloireVerse à boire !Tout en vidant nos bidons,Bu ... 28 La maman du petit hommeLui dit un matin À présent t’es haut tout commeNotre huche à la vill ... 29 Il s’appelait Kergariou, Il s’en venait on ne sait d’où…Probablement du Finistère ;Bien qu’il eut d ... 30 L’air est pur la route est large,Le clairon sonne la charge,Les zouaves vont là-haut su ... 31 Ô toi, dont le noble délireCharma ton pays étonné,Eh ! quoi ! Béranger, sur ta lyre,Mon sujet n’a p ... 32 Te souviens-tu disait un capitaine,Au vétéran qui mendiait son pain,Te souviens-tu qu’autrefois dan ... 33 De mes vieux compagnons de gloireJe viens de me voir entouré ;Nos souvenirs m’ont enivré,Le vin m’a ... 34 Je veux au bout d’une campagne,Te voir déjà joli garçon,Des héros que l’on accompagne,On saisit l’a ... 35 Dans les gardes-françaisesJ’avais un amoureux,Fringant, chaud comme braise,Jeune, beau, ... 36 Je suis un bon soldat, rataplan,Tout cède à mon dans mon fourniment, rataplan,De quoy ... 37 Amis, il faut faire une pause,J’aperçois l’ombre d’un bouchon,Buvons à l’aimable Fanchon,Chantons p ... 38 Amis, il faut faire une pause,J’aperçois l’ombre d’un bouchon,Buvons à l’aimable Fanchon,Chantons p ... 13Le chant militaire n’est pas un répertoire qui survit en circuit fermé, bien au contraire, il a toujours procédé à des échanges avec les répertoires populaires. Les premiers recueils dans lesquels figurent des chants de soldats sont des manuscrits et offrent surtout des chansons populaires chansons d’amour et chansons à boire. Mais les soldats vont toujours s’inspirer des créations des chansonniers à la mode de leur temps. On l’a vu pour Gilles Servat et La blanche hermine, on peut aussi citer Tri Yann et Guerre, guerre, vente, vent 20. On connaît la popularité d’Édith Piaf chez les légionnaires et les coloniaux qui adoptèrent plusieurs de ses chansons. À l’époque de son rayonnement, le café-concert a fourni des quantités de chansons pour les soldats, dont la plus célèbre est Quand Madelon, mais on peut citer Les cailloux, Les godillots 21, Sur la route de Dijon, Le rêve passe 22, En revenant de la revue 23 ou L’Alsace et la Lorraine 24 parmi de très nombreux autres titres. Les chansonniers comme Aristide Bruant Le 113e de ligne, Serrez vos rangs 25, La Noire 26 etc., Théodore Botrel Rosalie 27, Le petit Grégoire 28, Kergariou 29, etc. Après la défaite de 1870, une des figures de la reconquête des provinces perdues est le poète et homme politique Paul Déroulède, auteur en 1871 des Chants du soldat, ouvrage qui connaîtra de multiples rééditions où l’on trouve Le clairon 30. Avant le café-concert, ce sont les goguettes, ces débits de boissons populaires, qui donnent le ton. Le petit peuple parisien vient y pousser la chansonnette, rapidement imité par les soldats. On y reprend les chansons de Debraux La colonne 31, Te souviens-tu ? 32 etc. et de Béranger Le vieux drapeau 33, Les Gaulois et les Francs 34 etc.. Ces lieux de rassemblement ne font que perpétuer une vieille coutume de la monarchie qui avait vu le pont Neuf devenir le grand centre de la vie chansonnière française depuis le début du xviie siècle jusqu’à la Révolution. Quantité de morceaux y sont lancés et les plus grands chansonniers participent au mouvement. Favart avec La marche du Royal-Soissonnais 35, Vadé qui écrit Dans les Gardes françaises 36, le grand François-Joseph Panard et sa célèbre chanson Le grenadier 37, sans oublier l’abbé de l’Atteignant auteur de la toujours vénérée Fanchon 38. 39 Ah, oui, j’ai le cœur à mon aise, quand j’ai ma mie auprès de moi,De temps en temps je la regarde e ... 40 Le roy s’en va delà les mèn’ra force yront à grand’ peine,La laine, la laine, ... 41 Le roi Renaud de guerre vint,Portant ses tripes dans ses mains,Sa mère était sur le créneauQui vit ... 42 Vive le vieux vin de vigne, le vieux vin tan, terre et ciel, chêne, feu, rouge soleil,... 43 Mille, mille, mille mille, mille homo mille ; mille, mille decollavimus,Mille, mi ... 14Si l’on retrouve encore des chansons du xvie et même plus anciennes, elles restent trop peu nombreuses pour permettre de se faire une idée précise du répertoire. On chante encore La Piémontaise 39, Réveillez-vous Picards et la Chanson des adventuriers 40 et Le roi Renaud 41. Hersard de La Villemarqué a exhumé Le chant du glaive 42, improprement nommé par certains Le vin gaulois. Mais on ne peut plus chanter des chants de légionnaires romains, comme Mille, mille 43, car s’il nous reste les paroles, la musique a disparu. Les différents rôles du chant militaire 15Pendant longtemps, le chant militaire a eu deux rôles principaux soutenir l’effort durant les déplacements des soldats et maintenir la cohésion. Les armées se déplaçaient uniquement à pied par tous les temps et les fantassins étaient chargés de leur paquetage, de leur arme avec munitions. Il était alors indispensable de chanter pour oublier les fatigues de la marche. Ce rôle a été essentiel pendant des siècles et c’est lui qui a permis la transmission du répertoire. 44 Histoire de la chanson populaire en France, 1889, page 181. 16Le musicologue Julien Tiersot soulignait ce rôle en 188944 Dans les marches libres, au pas de route, lorsque les tambours et les clairons n’astreignent pas les soldats à marcher d’un pas uniforme, ceux-ci, de groupe en groupe, se chargent eux-mêmes, par leurs chants, de suppléer au silence des instruments. » 45 S’engager est une folieCar l’amour est un vrai tourmentEt pour être heureux dans la vieIl ne faut s ... 46 Y’a des cailloux sur toutes les routes,Sur toutes les routes y’a des chagrins,Mais pour guérir le m ... 47 Le Français qu’au feu l’on admireEst vraiment gai dans le de bombes, éclats de rires... 48 Ça fait deux jours que nous marchons,Gardons courage,Nous arrivons,Vers le pays que nous aimons,Lai ... 49 J’ai un pied qui remue Et l’autre qui ne va guèreJ’ai un pied qui remue Et l’autre qui ne va plusAh ... 50 Ousqu’est Saint-Nazaire ?Disaient les troupiers éreintés,C’est p’t’être plus loin qu’l’AngleterreLe ... 17Les chansons de marche sont très nombreuses et n’ont bien souvent que des paroles très ordinaires et même parfois grivoises quand la fatigue est trop grande. Voici quelques titres L’as de carreau 45, Les cailloux 46, Eh ! voyez-vous là-bas, Et pourquoi n’en ririons-nous pas 47, Gardons courage 48, J’ai un pied qui remue 49, Un jambon de Mayence, J’ai perdu le do de ma clarinette, Ousqu’est Saint-Nazaire 50, etc. 51 TTA 107, Troupe Toutes Armes 107, est le recueil de chants officiels de l’armée de Terre. Il a fait ... 52 On va leur percer le flanc, rantanplan tirelire,On va leur percer le flanc, rantanplan tirelire. 53 Ils ont traversé le Rhin,Avec monsieur de Turenne,Jouez fifres et tambourins, Ils ont traversé le R ... 54 Sous le soleil brûlant de l’Algérie,Notre étendard flottait calme et cri d’appel de la ... 55 Pour châtierL’Arabe ou le Kabyle,Cent contre millePartent sans hésiter,Soldats, officiers,Notre ard ... 56 La route vers l’inconnuEst toujours bien venue,Le but est devant nous braquons les armes,Plus rien ... 57 Nous sommes des volontaires Au 8e RPIMa,Entends nos clameurs guerrières,Nos chants de ... 18L’autre rôle séculaire du chant est de maintenir la cohésion des unités. Ce rôle est souligné dans les deux éditions du TTA 10751 qui constituent le recueil de chant officiel de l’armée française. » Tout cadre doit en effet être conscient que le chant est la première manifestation de la cohésion d’un groupe il concrétise l’esprit d’équipe ; il est le lien de l’unité dont il reflète l’âme », avant-propos du TTA 107, éditions de 1980 et 1985. Nombreux sont les chants qui ont été composés pour distinguer une unité des autres. Il s’en crée toujours notamment dans les écoles où chaque promotion veut son propre chant. Mais cette pratique est ancienne ; on connaît La marche des bonnets à poils 52 ou Les dragons de Noailles 53, au xixe siècle, nous avons encore La marche du 1er zouave 54 ou Le chant des chasseurs d’Afrique 55. Plus près de nous, nous pouvons citer La marche du bataillon de choc 56 et Le chant du 8e RPIMa 57, mais les exemples abondent. 19Et ils ont pris plus d’importance avec le nouveau rôle qu’est amené à jouer le chant militaire en ce début du xxie siècle. En effet, si le rôle du chant dans les déplacements a tendance à disparaître du fait que tous les grands mouvements de troupes se font en véhicule ou en avion, le chant a, en revanche, trouvé un nouvel espace d’expression depuis quelques années. 20Malgré la progressive disparition des musiques régimentaires, il était nécessaire de maintenir la solennité et le faste des cérémonies militaires. Les soldats ont donc utilisé le chant dans les prises d’armes pour pallier l’absence de musiques. La mise en place et le défilé des unités se fait de plus en plus en chantant. Le chant a donc acquis un rôle protocolaire. Cette pratique est relativement récente. L’usage de défiler au pas en chantant remonte au début de l’occupation et a été emprunté à l’armée allemande. Auparavant, les régiments français disposaient tous de leur musique régimentaire. Mais la découverte de ce nouvel emploi du chant a fortement impressionné les militaires et cette pratique s’est immédiatement répandue dans l’armée et les chantiers de jeunesse. D’abord utilisé pour les entrées et sorties des quartiers, cet usage s’est étendu aux rassemblements puis aux cérémonies. Il s’est développé parallèlement à un autre type de chant qui est le chant de tradition régimentaire. Si celui-ci n’est pas totalement nouveau, sa généralisation reste récente puisque tous les régiments ne disposent pas encore d’un chant spécifique. 58 Nous étions trop heureux mon amieNous avions trop d’espoir et d’amourNous croyons nous aimer pour l ... 21Cet emprunt à notre voisin germanique est passé totalement inaperçu puisque plus personne ne se souvient maintenant de son origine. Il faut peut-être y voir une des raisons pour lesquelles de nombreux airs d’outre-Rhin sont utilisés dans le répertoire français moderne. L’armée française a toujours compté des soldats étrangers dans ses effectifs. Cela depuis son origine. Ce sont des mercenaires suisses qui servirent d’instructeurs aux premières unités permanentes créées au xvie siècle. Les Suisses qui furent fidèles à la monarchie, la République et l’Empire seront encore là lors de la constitution de la Légion étrangère. Le chant des Adieux suisses 58 reste le témoignage de leur engagement. Les autres unités étrangères ne laissèrent pas de traces chantées de leurs combats aux côtés des soldats français. Pourtant, sous la monarchie et sous le Premier Empire, elles furent nombreuses et variées. 59 Une colonne de la Légion étrangèreS’avance dans le bled en Syrie,La tête de la colonne est forméePa ... 60 Mein Name ist Anne-Marie,Ein jeder kent mich schon,Ich bin ja die Tochter, vom ganzen Bataillon… 61 Monica ma chère compagne,Nous partirons bientôt,Le pays est en campagne,Pour faire les temps nouvea ... 62 Pour le repos, le plaisir du militaire,Il est là-bas à deux pas de la forêt,Une maison aux murs tou ... 63 Dans les campagnes de France et de Navarre,Le soldat chante en portant son barda,Une chanson authen ... 64 Sur la route de Dijon,Le belle digue digue,La belle diguedon,Il y avait une fontaine,La digue donda ... 65 Savez-vous c’ qu’y a qu’un ? bisY’a qu’un casque sur la tête au biffin !Y’a qu’un cheveu, sur la ... 66 C’était l’histoire du sire de Framboisy,Et hioup, et hioup, et tra la la la… 67 Contre les Viets, contre l’ennemi,Partout où le combat fait signe,Soldats de France, soldats du pay ... 68 Puisqu’il nous faut vivre et lutter dans la souffrance,Le jour est venu où nous imposerons au front ... 69 La Légion marche vers le front,En chantant nous suivons,Héritiers de ses traditions,Nous sommes ave ... 70 Oh la fille viens nous servir à boire,Les paras sont là perce un tonneau,Car la route est longue et ... 71 À la sortie de la caserne,Il y a un vieux jolies filles habitent là,Et chantent soir et ... 22 Le témoignage d’influences étrangères n’apparaît dans le répertoire qu’à partir de la fin du xixe avec les légionnaires d’origine allemande. Cette influence se maintient dans l’entre-deux-guerres avec notamment La Colonne 59, Anne-Marie 60 et Monica 61, mais acquiert une autre dimension pendant la guerre d’Indochine. Ce conflit engendre un style de chants totalement nouveau. Sans rentrer dans le détail de l’origine des paroles de chaque chant, on peut néanmoins remarquer qu’ils se caractérisent d’une part, par leur mélodie d’origine germanique, d’autre part, par des paroles à la thématique plus idéologique. L’idéologie n’avait fait son apparition dans le répertoire militaire qu’avec la Révolution pour disparaître ensuite. La politique fait une nouvelle incursion fugace dans le chant militaire au moment de la Libération. Mais suivant cette tendance, les soldats d’Indochine ont voulu donner un sens aux paroles de leurs chants qui marquent une rupture avec ce que chantaient leurs prédécesseurs en 1914 Quand Madelon 62, Les cailloux, Vive le pinard 63, etc., et en 1940 Sur la route de Dijon 64, Y’a qu’un casque sur la tête au biffin 65, Le sire de Framboisy 66, etc. Pour des raisons historiques liées à l’éloignement de la métropole, à l’attitude du pouvoir politique et au développement de l’antimilitarisme, les soldats du corps expéditionnaire et surtout les légionnaires, ont voulu exprimer dans leurs chants les motivations de leur combat. Si les légionnaires créent ces chants, c’est d’abord pour eux. En effet, il n’y a aucun exemple antérieur de reprise de leurs chants par d’autres unités. De plus, ces emprunts ne vont concerner que certains d’entre eux. Les plus caractéristiques de cette époque sont Contre les Viets 67, Képi blanc 68 et La Légion marche 69. Conservant la thématique ancienne, on peut citer Oh la fille 70 et Véronica 71. Mais tous ces chants empruntent leur mélodie au répertoire germanique. Sauf pour les deux derniers, les paroles sont originales et révèlent les nouvelles préoccupations du soldat. D’ailleurs, la manière de chanter est adaptée à des chants qui se veulent plus chargés de sens alors que les chants germaniques gardent une signification classique plus destinée à distraire le soldat. 72 Rien ne saurait t’émouvoir, Para rude parachutiste,C’est ta loi dans les dangers de la piste,Rien n ... 73 Dans la brume la rocaille,Para marche au combat,Loin de chez ta bien-aimée,Para tu souffriras. 74 Dans la boue, les sillons,Sous le ciel gris nous marchons,Malgré la fatigue et la pluie, Malgré la ... 75 Dans le ciel, couleur d’acier,Ils descendent par milliers,Ceux qui vont sur cette terreLutter pour ... 76 Pour libérer le pays qu’on enchaîne,Prêts au combat pour repousser ses ennemis,Il faut des gars end ... 23C’est seulement à partir de la guerre d’Algérie que les parachutistes vont s’inspirer de ce nouveau style pour créer leur répertoire. S’ils reprennent encore des airs allemands, ils sauront aussi composer de nouvelles mélodies en conservant un rythme solennel Rien ne saurait t’émouvoir 72, Dans la brume la rocaille 73,Chant du 8e RPIMa, Ceux du Liban 74. La raison de l’adoption de ces airs germaniques est à chercher à la Légion. En effet, elle est la seule troupe à même de tester les répertoires de chants de soldats du monde entier. Depuis la fin du xixe siècle et surtout après la Grande Guerre, elle avait remarqué l’efficacité de ces mélodies. Elle n’a pas pris en compte les chants espagnols, dont certains sont pourtant très beaux, ni de chants anglais, belges ou suisses. Elle a seulement retenu quelques chants russes et un chant américain, Les bérets verts 75. C’est d’ailleurs l’air d’un chant de l’Armée rouge qui a inspiré le chant de tradition du 1er régiment de hussards parachutistes, Les hussards de Bercheny 76. Si les airs d’origine allemande ont été majoritairement sélectionnés, il faut donc y voir une conjonction de plusieurs facteurs d’abord historique, avec la présence dans les rangs de la Légion au début de la guerre d’Indochine d’une majorité d’Allemands ; ensuite, le succès de la nouvelle thématique adoptée pour les paroles des chants ; enfin et surtout l’efficacité du rythme et des mélodies de ces chants qui correspondent mieux ainsi à un nouvel usage plus démonstratif et protocolaire du chant militaire. Conclusion 24Malgré l’importance de son rôle dans la formation des personnels et l’entretien de la cohésion, le chant militaire est transmis exclusivement par tradition orale. À part le TTA 107 et quelques circulaires du commandement, sa pratique est laissée à la discrétion de l’encadrement de la troupe. Aucune archive ne permet de consulter les sources et aucune formation musicale n’est dispensée pour sa pratique. L’étude montre que, de par son rôle, le chant militaire n’en a pas eu besoin jusqu’ici pour prospérer. Si chaque époque a ses chants spécifiques, certains morceaux des époques précédentes continuent d’être chantés. Les nouveaux chants ne suppriment pas les anciens, mais créent, en quelque sorte, une strate supplémentaire venant enrichir les précédentes. On trouve généralement deux grands types de chants militaires, les chants destinés à la distraction, des fatigues de la marche ou au bivouac ; et les chants chargés d’une idéologie militaire plus destinés à créer la cohésion des unités. Cette idéologie militaire varie suivant l’époque considérée. Il n’est pas question de vouloir tout expliquer par le chant militaire, mais l’évolution du répertoire au xxe siècle est significative. Malgré la montée en puissance du courant antimilitariste à partir de l’affaire Dreyfus, la thématique de la Revanche a irrigué le répertoire jusqu’à la déclaration de guerre. Avec la victoire de 1918, le pacifisme s’impose et l’armée se voit cantonnée dans un rôle exclusivement défensif ; le chant est vidé de toute idéologie militaire, il n’est plus destiné qu’à la distraction. Le renouveau viendra des mouvements scouts et de l’enseignement officiel des chants anciens. Les campagnes de la Libération et surtout les guerres d’Indochine et d’Algérie voient le retour de l’idéologie militaire dans le chant, d’abord pour libérer le territoire national, ensuite pour l’adapter à la guerre subversive. En ce sens, le chant et sa thématique constituent un indicateur du niveau de motivation et de combativité des personnels. 25Depuis la guerre d’Indochine, suite au rôle joué par la Légion étrangère et à une conjonction de facteurs historiques, l’armée française s’est dotée d’un répertoire nouveau dont l’efficacité montre qu’il est plus particulièrement adapté à la condition militaire moderne. Ses emprunts étrangers sont à envisager comme une ouverture sur les cultures musicales et militaires européennes. En ce sens, le rôle primordial du chant dans le conditionnement et la cohésion des troupes peuvent permettre le lancement d’une étude comparative sur la pratique du chant au sein des armées européennes. En raison du poids des particularismes culturels, il est sûrement un peu tôt pour proposer un carnet de chants militaires européen. Néanmoins, il est probable que les enseignements à tirer de ces travaux ne pourront qu’améliorer l’intégration et accroître l’efficacité des unités de l’Eurocorps et de la future armée européenne. Haut de page Bibliographie Sources Petits formats Rosalie, Botrel La Marche-Lorraine de Louis Ganne de Gaulle La Madelon de la victoire Le clairon, Déroulède Les Africains, Boyer Aux Bat’ d’Af’, Bruant Marche de la 2e DB La Marie, Les Compagnons de la chanson Les godillots, Briollet & Rimbault Disques 25 cm Les casquettes sont là, Philips Sur la route de Dijon, Decca Les Africains, Decca Disques 45 tours Nous sommes des volontaires, 8e RPIMa Chants de marche et de bivouac du 3e RPC, Pathé Chants des paras 1, Président Chants des paras 3, Président 1er REP, Decca Chocs et commandos, Decca Disques 30 cm Chansons et marches de 14-18, Philips On a chanté les Tourlourous, Vogue Chansons patriotiques, Vogue Marches et chants du 1er RI 8e régiment de Hussards Bivouac et tradition, 3e RIMa Chants et marches des troupes de marine EMIA promo Bernard de Lattre de Tassigny École militaire de Strasbourg, 1982 2e REP, Janeret Chants traditionnels des paras, Serp La garde impériale, Lumen K7 Navarre 1489-1989, 5e RI - Chœur de l’armée française Croire et vaincre, 9e RCP, 1982 Croire et oser, 6e RPIMa En marchant avec les soldats de France, Serp Chants des chantiers de la jeunesse française, l’Orme rond CD Chants de tradition des unités choc et commando, 1er régiment de choc, 1993 La chanson du soldat - 2 siècles de chansons, Fortin, 1993 En hommage à ces hommes - Marches et chants des régiments de la Libération, Fortin, 1994 Chants de la Légion étrangère, Képi blanc, 1999 Oh ! la fille, chants des parachutistes, Pres Promotion capitaine Serre – Prytanée militaire de La Flèche, Oméga, 2002 Chants de France, EMIA promotion capitaine Barrès, Serp, 1993 Saint-Cyr, promotion de la Fance combattante, 1999 Recueils de chants 6 carnets de chants Légion, Képi blanc Carnet de chants de RMT Carnet de chants du 5e dragons Chansons de l’armée française 1 & 2, éditions Chiron Chante spahi, Berlin, 1946 Carnet de chants - Liederbuch DFGA Les chants du soldat, Déroulède Lot de carnets de chants des Chantiers de jeunesse, Lot de carnets de chants antérieurs à la Grande Guerre Bibliographie sommaire Elle doit être complétée par les nombreux carnets de chants des unités, les cahiers manuscrits et une discographie. Bougeret capitaine, Carnet de chants des Troupes de marine, 2000. Brosseau Stéphane, Musique et chants de guerre en France de 1871 à 1918, mémoire de maîtrise d’histoire, Paris IV, 1996. Chansons de l’armée française, tome 1, secrétariat d’État à la Guerre, éditions Chiron, 1942. Chansons de l’armée française, tome 2, secrétariat d’État à la guerre, éditions Chiron, vers 1943. Chante Légion, Aumônerie catholique de la Légion au Tonkin, vers 1951. Chants chansons et chœurs de l’armée française, éditions Chiron, 1961. Le chant choral, École des sous-officiers de Cherchell, vers 1944. Chomel Léonce, Marches historiques, chants et chansons des soldats de France, musée de l’Armée, 1912, 3 volumes manuscrits. Collectif, Le manuscrit Berssous de la Chapelle d’Abondance, vers Joubert Pierre, En marchant avec les soldats de France, éditions de l’Orme rond, 1985. Jouvin colonel, et Gillet capitaine, Marches et chansons des soldats de France, s. éd., 1919. Kastner Georges, Les chants de l’armée française, Brandus, Dufour et Cie, 1855. Lehuraux capitaine Léon, Chants et chansons de l’armée d’Afrique, éditions Soubiron, 1933. Marches et chants de la Légion étrangère », Service d’information du 1er régiment étranger, 1959, Képi blanc, 1975, 1982, 1989, 1993, 1998. Quarante Chansons de marche, éditions Balardy, 1932. Recueil de chansons de la 11e DLI, s. éd., vers 1961. Recueil de chants et traditions militaires, promotion EMIA lieutenant-colonel Broche, s. éd., 1980. Saint-Denis, capitaine Vincent, Typologie du chant Légion 1831-1997, mémoire de DEA, université Paul Valéry-Montpellier III, 1997. Sarrepont major H. de, Chants et chansons militaires de la France, Librairie Henry du Parc, Paris, vers 1896. Sauvrezis A., Chants de soldats 1525-1916, Berger-Levrault, 1916. Sauvrezis A., Autres chants de soldats 1200-1916, Berger-Levrault, 1916. Servir, chansons de route, Servir, Issy-les-Moulineaux, vers 1930. Vingtrinier Joseph, Chants et chansons des soldats de France, Albert Méricant éd., 1902. Haut de page Notes 1 Trois jeunes tambours s’en revenaient de guerre,Et ri et r’lan, ranpataplan,S’en revenaient de guerre… 2 Malbrough s’en va t’en guerre,Mironton, mironton, mirontaine,Malbrough s’en va t’en guerre,Ne sait quand reviendra… 3 Je suis t’un pauvre conscritDe l’an mille huit cent dix Faut quitter le LanguedoAvec le sac sur le dos… 4 Quand un soldat s’en va-t-en guerre il aDans sa musette un bâton de maréchal ;Quand un soldat revient de guerre il aDans sa musette un peu de linge sale. 5 Non rien de rien,Non je ne regrette rienNi le mal qu’on m’a fait,Ni la prise du corps d’armée d’ rien de rien,Non je ne regrette rienAu REP les officiers,Sont tous fiers du passé… 6 J’ai rencontré ce matin devant la haie de mon champUne troupe de marins, d’ouvriers, de paysans Où allez-vous camarades avec vos fusils chargés ?Nous tendons des embuscades, viens rejoindre notre armée »… 7 J’ons vu le poème fringantFait par ce maître VoltaireQuoiqu’il ait de l’esprit tantEst-ce que nous devons nous taire ?Pour briller tout comme lui,Je n’avons qu’à chanter Louis… 8 Dans les gardes-françaisesJ’avais un amoureux,Fringant, chaud comme braise,Jeune, beau, de la colonelle,C’est le plus scélérat,Pour une péronnelle,Le gueux m’a planté là… 9 Au trente-et-un du mois d’aoûtNous vîmes venir sous l’vent à nousUne frégate d’AngleterreQui fendait la mer et les flotsC’était pour aller à Bordeaux… 10 À Brest la jolie, à Brest la jolie,Nous nous sommes, la lon lon la,Nous nous sommes embarqués… 11 Le corsaire Le Grand CoureurEst un navire de malheur,Quand il se met en croisièrePour aller chasser l’AnglaisLe vent, la mer et la guerreTournent contre le Français… 12 Je vais vous raconterUne bien belle histoireCette histoire authentiqueEst celle du BordaCe navire autrefoisConnu des jours de gloireEn suivant les vaisseaux De l’antique armadaC’est lui qui des marinsTransportait les vers lui qu’ils venaient souvent se délasserSi vous êtes frappés par les bizarreriesDe notre vieux pontonSongez au temps passé… 13 Puisqu’il faut mourirAvant que j’exhaleMon ultime râleVenez tous m’ouïrQuoi que rien n’y vailleJe veux que la BailleGarde pieusementCe court testamentCragnant seulementQu’un neveu démentMe raille… 14 J’ai reçu ta lettre cousinCelle où tu me dis ton chagrinD’être si loin de ta pour que tu sois patientJe veux t’écrire du couvent,Suis-je gentille… 15 Vexílla Regis pródeunt ;Fúlget Crucis mystérium,Quo carne carnis cónditorSuspésus est patíbulo. 16 Réveillez-vous Picards, Picards et BourguignonsApprenez la manière d’avoir de bons bâtonsCar voici le printemps et aussi la saisonPour aller à la guerre donner des horions… 17 Les chants de l’armée française, précédés d’un Essai historique sur les chants militaires des Français, Georges Kastner, Paris, 1855. 18 Histoire de la chanson populaire en France, Paris, 1889. 19 Les chansons de métiers, Librairie Charpentier et Fasquelle, 1910. 20 Après sept années de guerre,Sept années de bâtiment,Je reviens de Grande-Terre,Je reviens à reviens de Grande-Terre,Guerre, guerre, vente vent… 21 Là-haut sur la collineL’est un joli moulinLe meunier qui l’habiteEst un charmant blondin… 22 Les soldats sont là-bas endormis sur la plaine,Où le souffle du soir chante pour les bercer,La terre aux blés rasés parfume son haleine,La sentinelle au loin va d’un pas voici qu’au ciel des cavaliers sans nombreIlluminent d’éclairs l’impassible clarté,Et le petit chapeau, semble guider ces ombres, vers l’ voyez-vous,Les hussards, les dragons, la Garde ?… 23 Je suis l’chef d’une joyeuse famille,D’puis longtemps j’avais fait l’projetD’emmener ma femme, ma sœur, ma fille,Voir la r’vue du quatorze avoir cassé la croute,En chœur nous nous sommes mis en routeLes femmes avaient pris l’devant,Moi j’donnais l’bras à bell’maman,… 24 Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine,Et malgré vous nous resterons Français,Vous avez pu germaniser la plaine,Mais notre cœur, vous ne l’aurez jamais !… 25 La voix du canon résonne,L’air, tout empoudré, frissonne ;Serrez vos rangs ! mes enfants !C’est le cri de la mêlée Et l’écho de la valléeRépète serrez vos rangs !… 26 La Noire est la fille du cantonQui se fout du qu’en dira-t-on,Nous nous foutons de ses vertus,Puisqu’elle a les tétons pointus. 27 Rosalie, c’est ton histoireQue nous chantons à ta gloireVerse à boire !Tout en vidant nos bidons,Buvons donc !… 28 La maman du petit hommeLui dit un matin À présent t’es haut tout commeNotre huche à la ville tu peux faireUn bon apprentiMais pour labourer la terreT’es bien trop petit, mon ami,T’es bien trop petit !… 29 Il s’appelait Kergariou, Il s’en venait on ne sait d’où…Probablement du Finistère ;Bien qu’il eut d’illustres aïeux,Il était pauvre comme un gueuxIl n’en faisait aucun l’habit des anciens jours,Et mettait le même toujours Hiver, été, printemps, automne ;Vint à Paris en bragou-braz,Appuyé sur un grand penn-bas À la Bretonne !!!… 30 L’air est pur la route est large,Le clairon sonne la charge,Les zouaves vont là-haut sur la colline,Dans la forêt qui domine,On les guette, on les attend. 31 Ô toi, dont le noble délireCharma ton pays étonné,Eh ! quoi ! Béranger, sur ta lyre,Mon sujet n’a pas résonné ?Toi, chantre des fils de BelloneTu devrais rougir, sur ma foi,De m’entendre dire avant toi Français, je chante la Colonne !… 32 Te souviens-tu disait un capitaine,Au vétéran qui mendiait son pain,Te souviens-tu qu’autrefois dans l’arèneTu détournas un sabre de mon sein ?Sous les drapeaux d’une mère chérie,Tous deux jadis, nous avons m’en souviens car je te dois la vie,Mais toi soldat dis-moi t’en souviens-tu ?… 33 De mes vieux compagnons de gloireJe viens de me voir entouré ;Nos souvenirs m’ont enivré,Le vin m’a rendu la de mes exploits et des leurs,J’ai mon drapeau dans ma secoûrai-je la poussièreQui ternit ses nobles couleurs ?… 34 Je veux au bout d’une campagne,Te voir déjà joli garçon,Des héros que l’on accompagne,On saisit l’air, on prend le ennemis ainsi qu’des belles,On est vainqueurs, les imitant,Et r’li, et r’lan,On prend d’assaut les citadelles,Relantanplan, tambour battant… 35 Dans les gardes-françaisesJ’avais un amoureux,Fringant, chaud comme braise,Jeune, beau, de la colonelle,C’est le plus scélérat,Pour une péronnelle,Le gueux m’a planté là… 36 Je suis un bon soldat, rataplan,Tout cède à mon dans mon fourniment, rataplan,De quoy faire ravage… 37 Amis, il faut faire une pause,J’aperçois l’ombre d’un bouchon,Buvons à l’aimable Fanchon,Chantons pour elle quelque chose… 38 Amis, il faut faire une pause,J’aperçois l’ombre d’un bouchon,Buvons à l’aimable Fanchon,Chantons pour elle quelque chose… 39 Ah, oui, j’ai le cœur à mon aise, quand j’ai ma mie auprès de moi,De temps en temps je la regarde et je lui dis “Embrasse-moi”… 40 Le roy s’en va delà les mèn’ra force yront à grand’ peine,La laine, la laine, me fault la laine. 41 Le roi Renaud de guerre vint,Portant ses tripes dans ses mains,Sa mère était sur le créneauQui vit venir le roi Renaud… 42 Vive le vieux vin de vigne, le vieux vin tan, terre et ciel, chêne, feu, rouge soleil,Tan, tan, terre et ciel, flot de sang vermeil. 43 Mille, mille, mille mille, mille homo mille ; mille, mille decollavimus,Mille, mille, mille vivant, qui mille, mille occiderunt !Tantum vini habet nemo quantum fudit sanguinis. 44 Histoire de la chanson populaire en France, 1889, page 181. 45 S’engager est une folieCar l’amour est un vrai tourmentEt pour être heureux dans la vieIl ne faut s’aimer qu’un instant…Car dans la vie bisOù tout varie bisOù chaque pas nous amène au tombeauPortons gaiement l’as de carreau… 46 Y’a des cailloux sur toutes les routes,Sur toutes les routes y’a des chagrins,Mais pour guérir le moral en dérouteIl y a des filles sur tous les a autant qu’il y a de pierres,Qu’il y a de fleurs dans les jardins,Qu’il y a d’oiseaux sur la branche légère,Il y a des filles sur tous les suffit de trouverCelle dont on a rêvéAinsi quand on pense à l’amourLe chemin semble bien plus des cailloux sur toutes les routes,Mais aujourd’hui comme demainUne raison suffit pour qu’on s’en foute Y’a des filles sur tous les chemins… 47 Le Français qu’au feu l’on admireEst vraiment gai dans le de bombes, éclats de riresOnt pour lui la même la tente est notre demeure,Sébastopol est à deux pas,Le canon tonne, le vent pleure,Et pourquoi n’en ririons-nous pas ?… 48 Ça fait deux jours que nous marchons,Gardons courage,Nous arrivons,Vers le pays que nous aimons,Laissons les rubis, rubans qui volent,Laissons les rubans voler,Viva, viva l’infanterie,Viva l’infanterie. 49 J’ai un pied qui remue Et l’autre qui ne va guèreJ’ai un pied qui remue Et l’autre qui ne va plusAh ! dites-mé Qui vous a donnéCe beau bouquetQue vous c’est mon amantQuand je le voisJ’ai mon cœur bien c’est mon amantQuand je le voisJ’ai mon cœur content. 50 Ousqu’est Saint-Nazaire ?Disaient les troupiers éreintés,C’est p’t’être plus loin qu’l’AngleterreLe pôle Nord le cap Gris-Nez, sacrédié !Ousqu’est Saint-NazaireRépétait l’écho rigolo ;C’est pour sûr au bout d’la terreEn Chine ou bien au CongoChez la reine Indigo… 51 TTA 107, Troupe Toutes Armes 107, est le recueil de chants officiels de l’armée de Terre. Il a fait l’objet d’une première édition en 1980 de 45 chants avec leur musique, remaniée et complétée en 1985 mais sans les partitions. 52 On va leur percer le flanc, rantanplan tirelire,On va leur percer le flanc, rantanplan tirelire. 53 Ils ont traversé le Rhin,Avec monsieur de Turenne,Jouez fifres et tambourins, Ils ont traversé le Rhin… 54 Sous le soleil brûlant de l’Algérie,Notre étendard flottait calme et cri d’appel de la mère patrie,Du nord il vole affronter la rigueur,Va déployer au vent de la Crimée,Tes plis sacrés, ô mon noble noirci de poudre et de fumée,Au premier rang tu seras le plus beau… 55 Pour châtierL’Arabe ou le Kabyle,Cent contre millePartent sans hésiter,Soldats, officiers,Notre ardeur est la même,Et le TroisièmeMarche au feu le premier… 56 La route vers l’inconnuEst toujours bien venue,Le but est devant nous braquons les armes,Plus rien ne compte plus,La défaillance exclue,Pour nous c’est le devoir,Pour vous les larmes… 57 Nous sommes des volontaires Au 8e RPIMa,Entends nos clameurs guerrières,Nos chants de parachutiste,Viens, tu connaîtras le risque,Ah, ah, ah, avec le 8e RPIMa… 58 Nous étions trop heureux mon amieNous avions trop d’espoir et d’amourNous croyons nous aimer pour la vieMais hélas, les beaux jours sont si courts… 59 Une colonne de la Légion étrangèreS’avance dans le bled en Syrie,La tête de la colonne est forméePar l’Premier étranger de cavalerie… 60 Mein Name ist Anne-Marie,Ein jeder kent mich schon,Ich bin ja die Tochter, vom ganzen Bataillon… 61 Monica ma chère compagne,Nous partirons bientôt,Le pays est en campagne,Pour faire les temps nouveaux,Nous serons victorieux… 62 Pour le repos, le plaisir du militaire,Il est là-bas à deux pas de la forêt,Une maison aux murs tout couverts de lierre,“Aux Tourlouroux”, c’est le nom du servante est jeune et gentille,Légère comme un papillon,Comme son vin son œil pétille,Nous l’appellons la y pensons le jour,Nous y pensons la nuit,Ce n’est que Madelon,Mais pour nous c’est l’amour… 63 Dans les campagnes de France et de Navarre,Le soldat chante en portant son barda,Une chanson authentique et bizarre,Dont le refrain est vive le pinard… 64 Sur la route de Dijon,Le belle digue digue,La belle diguedon,Il y avait une fontaine,La digue dondaine,Il y avait une fontaine,Aux oiseaux, aux oiseaux… 65 Savez-vous c’ qu’y a qu’un ? bisY’a qu’un casque sur la tête au biffin !Y’a qu’un cheveu, sur la tête à Mathieu,Y’a qu’une dent dans la mâchoire à Jean… 66 C’était l’histoire du sire de Framboisy,Et hioup, et hioup, et tra la la la… 67 Contre les Viets, contre l’ennemi,Partout où le combat fait signe,Soldats de France, soldats du pays,Nous remonterons vers les lignes… 68 Puisqu’il nous faut vivre et lutter dans la souffrance,Le jour est venu où nous imposerons au front,La force de nos âmes, la force de nos cœurs et de nos bras,Foulant la boue sombre vont les képis blancs… 69 La Légion marche vers le front,En chantant nous suivons,Héritiers de ses traditions,Nous sommes avec elle… 70 Oh la fille viens nous servir à boire,Les paras sont là perce un tonneau,Car la route est longue et la nuit noire,Et demain nous ferons le grand saut… 71 À la sortie de la caserne,Il y a un vieux jolies filles habitent là,Et chantent soir et blonde c’est Véronica,Et la brune c’est Marie,Ces jolies filles sont les amours de toute la compagnie… 72 Rien ne saurait t’émouvoir, Para rude parachutiste,C’est ta loi dans les dangers de la piste,Rien ne saurait t’émouvoir,Tes anciens ont souffert sur la pisteComme des chevaliers et des preux,Toi le vaillant parachutiste,Toujours prêt à faire aussi bien qu’eux… 73 Dans la brume la rocaille,Para marche au combat,Loin de chez ta bien-aimée,Para tu souffriras. 74 Dans la boue, les sillons,Sous le ciel gris nous marchons,Malgré la fatigue et la pluie, Malgré la famine et l’ennui,Nous veillons et nous attendonsQue pour nous gronde le canon,Si demain il nous appelait,Nous partirions sans un regret… 75 Dans le ciel, couleur d’acier,Ils descendent par milliers,Ceux qui vont sur cette terreLutter pour le béret vert. 76 Pour libérer le pays qu’on enchaîne,Prêts au combat pour repousser ses ennemis,Il faut des gars endurcis à la peine,Chacun pour tous et tous pour un réunis,Voyez bonnes gens, largués sur vos plaines,Tombant du ciel et progressant dans la nuit,Ne craignant rien ni la mort ni la haine,Voyez ce sont les hussards de Bercheny…Haut de page Pour citer cet article Référence papier Thierry Bouzard, Le chant militaire français un patrimoine vivant », Revue historique des armées, 242 2006, 98-113. Référence électronique Thierry Bouzard, Le chant militaire français un patrimoine vivant », Revue historique des armées [En ligne], 242 2006, mis en ligne le 04 novembre 2008, consulté le 26 août 2022. URL Haut de page Auteur Thierry Bouzard Auteur de l’Anthologie du chant militaire français, Éditions Grancher, 2000, et d’un ouvrage sur l’histoire du chant militaire français, il est consultant au Conservatoire militaire de musique de l’armée de Terre pour le de page Retour Répondre Libre J'ai perdu le do... 19/12/2043J'ai perdu le do de ma clarinette. J'ai perdu le do de ma clarinette ! Ah si papa il savait ça, tralala ! Ah si papa il savait ça tralala ! Il dirait ohé ! Il dirait ohé ! Les paroles d'une ancienne comptine que Solenn adorait lui revenait en tête, alors que ses pas l'amenaient doucement mais sûrement vers la Salle de Répétition. Sa boîte de clarinette l'attendait là-bas, et depuis le début de sa troisième année, elle venait tous les samedis, au moins une demi-heure s'entraîner. Pas le temps de venir pendant la semaine, avec tous ses devoirs, mais Solenn s'était obligée de lâcher ses manuels chaque week-end, pour profiter de son instrument. Elle aimait de plus en plus en jouer, et sans se rendre compte, mettait toute son âme dans sa musique. Ce qu'elle jouait n'était pas parfait, loin de là, mais elle avait un joli son, et parvenait à transmettre beaucoup d'émotions. Il lui arrivait, à la fin d'un morceau, de se rendre compte que des larmes coulaient sur ses joues. Alors, elle s'essuyait avec sa manche et reprenait comme si de rien n'était. Elle arriva enfin dans la Salle, et ouvrit la porte. Personne. Parfait. La rousse se jeta presque sur sa boîte rectangulaire, et monta sa clarinette en un rien de temps. Un pupitre, sa partition dessus, et tout était bon. Ces temps-ci, elle travaillait la Sonate pour clarinette et piano de Saint-Saens. Ce morceau était peut-être un peu trop compliqué pour son niveau, la troisième année avait presque le premier mouvement dans le doigts, ainsi que le troisième. Le deuxième, elle était en train de le travailler, et le quatrième attendrait encore un peu. Aujourd'hui, elle avait décidé de travailler ces mesures, de 38 à 43. La jeune fille buttait encore sur cet enchaînement de notes, et elle fit ce que chaque musicien digne de ce nom devait faire répéter, répéter et encore répéter. Elle changeait les rythmes, jouait le passage à l'envers, tout passait. Ce n'était plus de la belle musique, c'était du travail. Métronome sur le pupitre de fer, elle repassait encore et encore toutes ces notes. ReducioN'importe qui peut venir s'ajouter à ce début d'aventure, mais restez cohérents, je vous en prie. Solenn n'est pas en train de jouer un concerto pour votre personnage, et vous entendra sûrement lorsque vous entrerez, car elle n'est pas sourde. Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac sixième année rp • filière tronc commun • 9A4002 Libre J'ai perdu le do... Noah passait le plus clair de son temps libre à la bibliothèque. En tant que né de moldus il y a beaucoup de notions qui lui étaient inconnues. Aussi bien sur la notion de la magie que sur le monde des sorciers lui-même. Surtout ça d’ailleurs ! Que ce soit l’histoire, les uses et les coutumes, les grands noms de la magie et tout ce qui s’y rattache. Le fait d’ignorer tout ça donnait à l’écossais l’impression d’avoir du retard sur les autres. Retard qu’il avait bien l’intention de rattraper. Après tout, à l’école chez les moldus il avait cette image d’intello, il n’y a pas de raison que ça change ailleurs ! Donc après avoir fait la démarche d’emprunter quelque livres qu’il gardait sous le bras, l’apprenti sorcier s’apprêtait à regagner la salle commune de la maison Serdaigle quand un étrange son retenue son attention alors qu’il était dans les couloirs. Une mélodie issue d’un instrument de musique. Ça il en était sûr, mais quel instrument précisément ça il ne le saurait le dire. Il n’a pas de connaissance musicale, ni même l’oreille musicale d’ailleurs, suffisamment développer pour reconnaitre les instruments de musique si facilement. Attiré par cet air répétitif et entrecoupé qui piquait sa curiosité. Le petit garçon se mit en tête d’en trouver l’origine. Il ne put s’empêcher de se demander s’il n’aurait pas des fantômes musiciens d’ailleurs. Ce fut donc tout naturellement que ses pats et son ouïe le menèrent à la salle de répétition. Il s’y tenait là une fille, rousse et visiblement plus vieille que lui. Elle tenait entre ses mains quelque chose qui s’apparentait à une grosse flute avec pleins de bidules métallique dessus. Curieusement l’objet ne lui était pas inconnu, sa forme lui rappelait quelque chose, mais alors quoi ? Tout comme il serait incapable de dire le nom de cet instrument. De toute évidence le Serdaigle avait interrompu la rouquine dans sa musique. Alors, politesse et civilité obligent, il présenta ses salutations avec un sourire timide. _ Euh … bonjours ! Libre J'ai perdu le do... Répéter toujours les mêmes passages, sans s'arrêter, voilà un travail qui fatiguait bien plus que La musique en elle-même. Jouer lorsque cela avait du sens faisait oublier la fatigue, on se laissait porter par les notes, les sentiments, et plus rien n'avait d'importance. Plus rien. Même plus les tracas de la vie, si énormes soient-ils. Mais là, à ressasser ce petit bout de la partition, à le jouer dans tous les sens, les pensées elles aussi tourbillonnaient au rythme du travail. Sa troisième année était de loin la plus angoissante. C'était sa Renaissance, certes, mais arriverait-elle à se lever au-dessus de ses démons ? Arriverait-elle aussi, en même temps, à aider sa p'tite Lune ? Et ainsi, à découvrir ce que les deux filles ressentaient réellement l'une pour l'autre ? Car cette question était sans réponse, depuis bien longtemps. Solenn avait décidé, pour mettre fin aux doutes dans sa tête, que les deux étaient meilleures amies, et que c'était tout. Mais elle ne se rendait pas compte que tout était plus fort qu'une simple amitié... Avec cette tempête qui ne cessait de s'accroître et qui lui cognait le cerveau, Solenn faillit ne pas entendre la porte s'ouvrir. Elle se retourna, pour voir un garçon entrer. Il faisait la même taille que lui, mais la ressemblance s'arrêtait là mince, les cheveux châtains, les yeux étrangement marrons et vert en même temps... Un sourire timide vint s'ajouter à son salut, et Solenn le salua à son tour, et en souriant de cette même façon un peu gênée -Bonjour. Ses mains se raffermirent sur sa clarinette alors qu'elle se tournait un peu plus vers le garçon pour se retrouver réellement face à face. Elle lui demanda alors -Tu veux la salle pour répéter ? Solenn se doutait que sa réponse allait être positive, alors elle tenta de trouver d'instinct quel instrument l'inconnu pratiquait. Mmmhhh, pas facile. De la trompette peut-être ? Ou peut-être même de l'alto... Oui, l'alto lui convenait plutôt bien... Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac sixième année rp • filière tronc commun • 9A4002 Libre J'ai perdu le do... De toute évidence la jeune femme semblait au moins autant gênée que le petit garçon. Leurs timidités respectives devaient très certaine offrir un spectacle risible d’un point de vue extérieur. -Bonjour. Tu veux la salle pour répéter ? La question laissait supposer que d’autres élèves devaient certainement jouer d’un instrument eux aussi. Le né-moldu se demandait si ces gens-là étaient nombreux ici. D’ailleurs à quoi pouvait bien ressembler un orchestre de sorciers. Est-ce qu’il y aurait des instruments qui s’animent tous seuls pour diffuser leur mélodie. A moins qu’il y en ait d’autres qui révèle des pouvoirs magiques lorsqu’on les utilise un peu comme des tambours de chamans des contes et légendes. Et si ça ne se limitait pas qu’un des instruments. Il pourrait aussi y avoir des chansons magiques … ou maudites d’ailleurs. Mais trêve d’imagination fertile. Il est temps de retourné dans la réalité. _ Ha non non pas du tout, je ne cultive aucun talent musical, j’ai seulement été attiré ici par la mélodie et la curiosité. Il est vrai que le garçon n’a que très peu été sensibilisé à l’art musical. Ou l’art tout court d’ailleurs … Ho bien sûr il lui arrive de dessiner comme tous les enfants de son âge ou de chanter des comptines qu’on lui a apprises à l’école primaire ou des chansons moldus qu’il entend à la radio ou la télé mais cela s’arrêtait là. Une fois le stade des salutations passé le jeune écossais supposait qu’il serait plus commode pour tous les deux de se présenter. _ Je m’appelle Noah. Et vous ? Libre J'ai perdu le do... Le garçon lui répondit négativement, et sans s'en rendre compte, un petit sourire rassuré se dessina sur le visage de la rousse. Elle était de pouvoir rester répéter encore un peu de temps. Le garçon se présenta, et Solenn lui répondit en souriant, pour mettre Noah à l'aise. Il venait de la vouvoyer, et c'était peut-être à cause de la timidité, elle n'en avait aucune idée. -Solenn. Et pas besoin de me vouvoyer, on doit avoir le même âge... Très bien. Les présentations étaient faites, et Solenn avait presque envie de lui demander de partir pour continuer à travailler sur son morceau. Mais la politesse était trop importante pour la jeune fille, alors elle lui dit -Si tu veux, tu peux rester écouter, mais c'est pas très joli, je fais que travailler... Elle haussa les épaules pour s'excuser puis se retourna vers son pupitre. Mais la présence de Noah la déstabilisait et elle ne pourrait continuer à faire quelque chose d'aussi atroce. Alors, elle fit tourner son buste jusqu'au brun et lui dit -En fait, j'crois que le travail est fini, place à la musique. Sa phrase la fit ricaner, et elle se remit en place, et tourna les pages jusqu'au premier mouvement, qu'elle avait bien en main. Peut-être pas assez vite par rapport à l'original, elle commença, sans presque sortir de son. Il fallait être le plus possible piano, c'était ça qui donnait à ce mouvement toute sa profondeur. Son son était assez joli, et la jeune française se laissa porter par sa musique, sans se soucier plus que cela de Noah. Très vite, ce fut la fin de cette première partie. Malgré quelques erreurs et quelques ralentissements, elle s'en était plutôt bien sorti de son point de vue. Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac sixième année rp • filière tronc commun • 9A4002 Libre J'ai perdu le do... Ainsi donc la musicienne se prénommait Solenn. C’est un joli prénom. Et peu courant puisque de mémoire Noah n’avait encore jamais croisé aucune fille qui s’appelait ainsi. Quoiqu’il en soit l’interlocutrice invita le jeune homme à rester s’il le désirait, pour ensuite retourner à son entrainement et finalement changer de musique. C’est dommage mais l’écossais n’a pas ce qu’on pourrait appeler la fibre artistique. Encore moins musicale. Rendu là il serait compliqué pour lui d’apprécier les airs joués à leurs justes valeurs. De toute façon Noah n’avais pas l’intention de s’imposer. _ C’est gentil mais je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Bonne continuation … Solenn … Le serdaigle s’est rendu compte au dernier moment qu’il avait continué de vouvoyer son interlocutrice malgré sa demande. Les habitudes sont souvent tenaces. C’est pour ça qu’il avait ponctué ses salutations par le prénom de cette fille afin que cela passe mieux. Pourtant l’intonation de la phrase ne sonnait pas du tout naturelle à son gout mais tant pis. Le première année retourna donc sur ses pats pour regagner la salle commune de sa maison et laissant la jeune fille seule avec sa grosse flute. Il ne sait toujours pas le non de cette instrument, toutefois il lui semble l’avoir déjà vu quelque part … un dessin animé peut être. Ne serait-ce pas bob l’éponge ? Désolé de partir comme ça mais je dois m’absenter. Retour Répondre J'ai perdu le do de ma clarinette J'ai perdu le do de ma clarinette Ah si papa il savait ça tra la la Ah si papa il savait ça tra la la Il dirait Ohé ! Tu n'connais pas la cadence Tu n'sais pas comment l'on danse Tu n'sais pas danser Au pas cadencé Au pas, camarade Au pas camarade Au pas, au pas, au pas Au pas camarade Au pas camarade Au pas, au pas, au pas. J'ai perdu le ré... J'ai perdu le mi... J'ai perdu le fa... J'ai perdu le sol J'ai perdu le la J'ai perdu le si..

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